Ma petite voix intérieure, ennemie ou alliée ?
Avez-vous remarqué le temps que l’on passe tous les jours à se parler à soi-même ? Les neurosciences ont découvert que 65’000 pensées et 5’000 questions par jour traversent notre esprit.
Quelles incidences ce dialogue intérieur peut-il avoir sur notre vie, nos actions, notre bien-être?
Notre petite voix intérieur est une partie essentielle de chacun d’entre nous et elle peut nous pousser vers des résultats positifs, tout comme nous décourager dans notre quête d’épanouissement ou de réussite.
Avez-vous déjà connu ce sentiment de tenir fortement à un projet mais d’être habité par des doutes? Ou d’avoir l’impression de vous vous démenez pour trouver des solutions, d’essayer, de vous épuiser, sans jamais voir le fruit de vos efforts récompensés?
Mais qui décide? Notre monologue intérieur est un processus inconscient basé principalement sur les croyances que nous entretenons à propos de nous-mêmes, de l’interprétation que nous avons donnée à des événements dans le passé et des mots que nous utilisons car ils font référence à notre dictionnaire intérieur.
D’une manière générale, notre dialogue intérieur est souvent négatif et reflète notre relation avec cette petite voix auto-critique qui fait que nous nous remettons constamment en question. Ce saboteur-intérieur, comme j’aime bien le nommer, recèle de beaucoup de ressources quand il s’agit de nous rabaisser ou de nous dire que nous n’y arriverons jamais – « ce n’est pas pour toi », « t’es nul », « tu n’as pas de valeur », « tu te prends pour qui? », … et là commence le cercle vicieux qui nous plonge dans une spirale émotionnelle dont il est difficile d’émerger.
Alors, est-ce que penser positivement peut nous aider? Pas vraiment car cela peut engendrer l’inverse de ce que nous souhaitons et s’avérer contre-productif.
Explication suite à une expérience
Des chercheurs de l’université de Waterloo (Ontario) ont demandé à des étudiants, volontaires pour une expérience de psychologie, de se répéter très régulièrement « je suis une personne sympathique ». La procédure a légèrement amélioré l’humeur des étudiants qui avaient une bonne estime d’eux-mêmes, mais a détérioré l’humeur de ceux qui avaient une mauvaise estime d’eux-mêmes. Hypothèse explicative : chez ces derniers, les auto-verbalisations ont intensifié la conscience de la distance entre l’idéal et le vécu.
Je vous donne un exemple: une personne se répète, devant le mirroir « je m’aime, je m’aime, je m’aime » mais simultanément une petite voix interfère et lui dit » je suis nulle, je suis nulle, je suis nulle ». En construisant une pensée positive qui va à contre-courant d’une pensée négative, le résultat sera un conflit entre les deux pensées. Et lorsque deux forces égales s’opposent, il n’y a aucun changement, car rien ne bouge.
Alors quel est le remède?
La première étape est de vous dire « STOP » lorsque vous êtes à nouveau dans un monologue dévalorisant afin de cour-circuiter ce cercle infernal et revenir à l’instant présent et créer un espace pour modifier votre discours.
La deuxième étape est de construire un dialogue intérieur dynamique et bienveillant qui respecte les critères suivants:
1. Formulation au présent, auquel vous croyez et qui reflète la réalité. Si par exemple, vous voulez vous débarrasser de quelques kilos superflus et que vous vous dites « je suis mince » mais qu’à chaque fois que vous passez devant le miroir, vous vous voyez grosse et ressentez les bourrelets qui débordent du pantalon et continuez à vous goinfrez de chocolat…. votre cerveau ne va pas valider votre affirmation car il ne croira pas une seconde à votre message. Préférez des messages comme « j’agis chaque jour pour retrouver mon poids idéal » ou « je suis entrain d’atteindre mon poids idéal » et surtout agissez en accord avec ce message.
2. Formulation affirmative et en lien avec ce que je vous voulez. Notre cerveau ne comprend pas la négation, je vous donne un exemple: si je vous dis « ne pense pas à un éléphant violet », que se passe-t-il? vous avez vu un éléphant n’est-ce pas? donc vous l’aurez compris, des messages comme « je ne prends plus de poids » = pour notre cerveau « je prends du poids ».
3. Utilisez des mots qui ont du sens pour vous. Formulez un message avec lequel vous vous sentez bien et qui vous procure une émotion de bien-être et d’action.
Amusez-vous lors de cet exercice, comme un enfant qui explore l’inattendu et découvre ce qui se passe en lui. « Bienveillance et humour envers soi-même » sont les mots clés. Permettez-vous de tester votre nouveau dialogue et observez comment vous réagissez afin d’effectuer certaines modifications si nécessaire.